jeudi

A Dieu.

Je suis juste venue te dire que je rentrerai pas dans ton petit jeu, ces trocs à deux sous qu'on croit encore réalisables, alors que tout est mort, tout est bien, définitivement, mort. Et si nos péchés sont têtus, c'est pour ça qu'il m'en coute toujours de te dire adieu- loin des yeux, loin des coeurs et surtout loin des rancoeurs, tout est brouillé et vide de sens. Alors j'aurai aimé autre chose mais je garderai pour moi les possibles, il est trop tard pour tout recommencer. Je me plait à m'imaginer comme une sorte de pirate avide de vent salé qui rentre au port chaque soir inchangé et repart chaque matin courtiser la houle. Bon, c'est encore la tristesse du fini- rien de neuf et l'ailleurs est un mythe pour faire chanter les femmes à marins. Je salue bien bas nos bagatelles d'amoureux transis, applaudis le spectacle à tout va et claque la porte au nez à ma carrière de poète.