vendredi

Il est des jours longs où le temps las marque nos peaux fatiguées, et lourdes de sommeil et de plaisir nos paupières entr'ouvertes s'étreignent si fort que la terre tremble. Ces jours sont révolus ; et si c'est le même ciel ici que là bas, j'envoie à travers les airs des mots d'amour des poèmes des mélodies, tout ce que j'ai pu trouver pour dire autrement les phrases simples, absconses par la distance et les vieilles pudeurs, les peurs enfouies que croire nous perdra-encore.
J'ai des projets plein la tête et le matin quand tu te réveilles loin du lit qui nous a cachés et découverts, loin de ma bouche qui t'appelle et de mes yeux qui pleurent, je vis par procuration ce doux cocon créé de toutes pièces sans lequel je ne trouverai pas la force de me lever, je rêve de retour avant d'être partie, parce que l'absence ne peut éprouver qu'une affection que je sais déjà dans mon coeur et dans mon corps. Parce que l'absence ne renforce ni n'apaise ce qui m'habite.