mardi

Les corps manqués.

Fin de ton ombre dans le clair du ciel
je suis l'absent car innomé, et j'erre sur ta peau sombre,
sur ton regard, mille fois joué et mille fois perdu
Mille regards de toi et ton corps frêle

Que je polis d'une main malhabile, distraite, immortelle
Maladresse de tes yeux tendres qui me reviennent,
Souffle coupé du corps fragile, diaphane, irréel
qui s'arque sur mes paroles de bohême.

mercredi

Le conte de noël.

A celle qui ne fut jamais
que le fond de mes déplaisirs.
la solitude m'a ouvert les yeux mais
plein d'amertumes et de désirs

Je persiste, dans mon aventure
à me croire roi, et toi la reine
pleine de grâce et de désinvolture,
de tes cheveux, tombent les graines
de ma déconfiture.

Et pour chaque mot sur le papier
c'est un bouton en moins sur ta blouse
éternelle abîme de brouillons chiffonnées
que je caresse et que j'entrouve.

lundi

Les mots d'amour.

Que tu es belle,
Ma mandarine
J'ai cousu à ma mandoline
Des notes adultères
Et mes mains sur ton visage
A travers le bleu-roi de l'éther
Danse encore dans mon mirage
Avec l'éclat de tes yeux verts.
Eh quoi, amour de mon silence
Et de ma longue insomnie
C'est sur mon coeur que tu t'élances
Et disparais sans plus de bruit.

dimanche

le grand voyage

à mourir pour que dalle,
j'aurais tôt fait de te rejoindre
frère du monde, qui renait sous le feu des balles
et la poussière des cendres


j'aurais tôt fait de t'offrir ma mémoire
des chemins de traverse avec mes histoires,
car si jamais ton sourire et tes yeux clos
éclairaient le chemin à nouveau,
la mort pour que dalle, frère de peau,


j'aurais tôt fait de lui tourner le dos.