dimanche

Le grand incendie (poème érotique)

Fument, fument, encore
Les cendres de l'hiver
L'oeil ardent
La bouche cousue
Sèche de toi
De l'éclat du matin
Des nuits de présence
De l'ombre de grands hommes
Qui veillent sur notre sommeil
Apaisé
Des corps repus, rassasiés, courbattus
Des corps nus dans le clair du ciel
Transparence absolue
De l'oeil et mille autres merveilles.

Repose en paix sous les étoiles
De notre chambre à trois murs
De notre coeur à l'aventure
La dérive bienheureuse des amants.
Et que le firmament profond
Eternel témoin silencieux
Pardonne nos amertumes, nos desespoirs, nos abandons
Nos sublimes illuminations
Nos poèmes et nos chansons.

samedi

Maman.

Doux après-midi d'éternité
Frisson et murmure du temps long
Attardé comme un soleil d'été,
Sous les fenêtres de mon imagination.

C'est de son sourire que ma mémoire est gravée,
Le temps et l'enfance peuvent bien me fuir
Dans la brise tiède de la nuit tombée
L'amour me pèse, et les souvenirs.

Enfance des mots que l'on ne comprend
Et qui obsèdent comme un refrain
Ritournelle effacée du présent
Je te rechante demain matin.

Miroir du monde enfoui sous le passé
Je te reflète, t'immortalise
Le chant du coeur affaibli, délaissé
Me revient toujours, avec la brise.

mercredi

Inceste.

Afternoons.


Rondeur du monde sur la courbe blanche de tes reins souples

Eclair éclatant de tes dents dans la pénombre des boucles

Corps de la terre, abyssale attente des paupières à éclore

Es tu femme ou jardin, ou simple métaphore ?

Mère sur ton sein, l'aile d'une fée porte le monde

Et sur ta paumes s'étreignent les lignes fécondes

Ride de l'hors temps, or du présent, bienveillante matrice

Frisson du corps tiède, interdit du délice.