dimanche

Souvenir de vacances.

Brive. Vestiges de pierre, assemblées sous une troisième république triomphante, école publique fille, école publique garçon, hôtel de ville disproportionné, rues pavées vidées en ce dimanche après midi ensoleillé. On imagine un gros chat paresseux à l'ombre des allées de marronniers alors qu'une femme d'un autre âge sort d'une bicoque aux volets bleus. Douce France, France profonde et rurale, chère Corrèze. Le temps s'est arrêté à la gare où plus aucun train ne passe. Merveilleuse expansion ferroviaire vieille d'un siècle de révolutions. Ici plus rien ne bouge, figé dans le statuaire solennel de l'aspiration au progrès infini. Mon gros chat imaginaire a cessé de ronfler depuis longtemps : comme une locomotive fatiguée, il toussote et soupire à présent, d'inhalations pleines de souvenirs en noir et blanc, d'un temps irrévocablement révolu, celui là même qui semble au passant pensif suspendu, dans la vague conscience collective pré-fabriquée des livres d'histoire de sa jeunesse.

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