mercredi

Un Ailleurs m'a accueillie et je me suis sentie chez moi là où pourtant aucun sang ne m'a attaché, là où aucun amour ne m'a pris assez longtemps, où aucun alcool ne m'a assez enivré. J'ai arpenté les rues bien des fois sans m'habituer à leurs pavés irréguliers. J'ai conduit longtemps sur les routes, et dormi là où m'a laissé entrer.
Mais c'est une terre étrange qu'on ne connait jamais car elle ne se donne pas : elle s'arrache avec des larmes et la sueur, et surtout des chansons qui te rentrent droit au cœur- et t'abandonnent quand le jour se lève. Dans ce pays tout respire encore et avec lui j'ai vécu dans tous les ports, ce nom joli qu'on donne aujourd'hui aux tavernes à marins, j'ai écouté longuement les histoires du temps passé. J'ai cherché dans les livres les plus épais, les plus vieux, les plus moisis. J'ai aimé des hommes, et des femmes aussi, tous ces corps qui se sont donnés en me refusant tout.
Non je n'ai pas toujours pas compris cette terre.
Mais j'essaye, j'essaye.
:)

Aucun commentaire: